Discours pour le César d'honneur de Bernadette Lafont en 2003
Texte du César d'honneur de Bernadette Lafont écit en 2003
Mes chéris,
Je sais que votre éloignement de Paris, là-bas, aux cinq cents diables, vous tient dans l'ignorance des bouillonnements médiatiques qui sont ici notre lot quotidien. Aussi je suppose que vous n'avez pas encore été avertis de ce que qui m'arrive : figurez-vous, mes petits coeurs, que l'on remet ce soir à votre grand-mère... une compression d'honneur !
Les métiers du cinéma saluent la durée de ma carrière, ils me distinguent en récompense des risques que j'ai pris, jour après jour, au grand casino des apparences.
Sans doute avez-vous entendu dire qu'à l'accoutumée cette manière d'hommage vient à l'heure où l'on jette ses derniers jetons sur le tapis vert. Mais n'ayez pas d'inquiétude pour moi. Des jetons, j'en ai encore une quantité en réserve.
De toutes façons je suis dans une disposition d'esprit favorable à faire durer la partie le plus longtemps possible.
Cette compression, mes chéris, je ne la reçois pas seulement comme un certificat d'assiduité à la table de jeu, mais surtout comme une chaleureuse incitation à y doubler la mise. Dès lors comptez sur moi pour faire sauter la banque.
Je vous embrasse.
Mamie